Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Patou St Victor fait des histoires

Poésie - Nouvelles - Fanfictions - Les contenus présents sur ce site sont la propriété exclusive de PatouStVictor

PBLV Chronique d'une mort programmée

PBLV L'éclat avant la nuit

Histoire de fan

 

Chronique d'une mort programmée à dose homéopathique. Quelques généralités avant de rendre les clés.

 

Vint le jour où PBLV tomba dans l'escarcelle de TF1, sa mort à petit feu était déjà programmée, là elle fut actée.

PBLV Chronique d'une mort programmée

Quand elle fut publiée dans la presse, cette photo me choqua à un point difficile à imaginer dans tout ce qu'elle représente de mépris. Ces gens dont les fans n'avaient jamais vu les têtes venaient annoncer aux équipes de PBLV qu'au bout de 18 ans elles n'auraient bientôt plus de job, en mettant la distance entre eux et ceux qui venaient les écouter, comme s'ils avaient peur des représailles, jets de tomates pourries, de bananes ou autres. Quelqu'un a mesuré en centimètres, ou c'est un effet d'optique ?

Raison principale évoquée, la chute d'audience. Le changement d'horaire et l'arrivée d'USGS, production maison qui bénéficia de toutes les attentions, avec une direction et même des acteurs tellement gonflés aux hormones France TV que certains se sont même permis de critiquer PBLV avant même que le premier épisode de USGS ne soit diffusé à l'antenne, démontre à quel point on avait dû leur expliquer qu'ils allaient faire partie de l'élite. Les intrigues discutables et la disparition de l'ADN de PBLV on n'en parla surtout pas. Encore moins de la bêtise de ceux qui avaient décidé de faire disparaître un soap qui rassemble encore plus de deux millions de personnes du lundi au vendredi.

 

Dans la foulée on jeta à la poubelle tout ce qui faisait la force de PBLV : son générique de début remplacé par des cris faisant saigner les oreilles, le cliffhanger final, la diffusion en temps réel, le passé des personnages revisité aux forceps, la disparition des trois arches historiques, des intrigues catastrophiques, une volonté de "jeunisme" grand dada et cheval de bataille, qui donna la part belle à Scotto avec des ados qu'on avait surtout envie d'aller noyer dans l'Huveaune, l'arrivée de nouveaux personnages au profit des historiques, tellement linéaires que l'on pouvait prévoir leurs réactions à la virgule près, la mort d'autres personnages sans doute bien trop subtils pour continuer à se creuser les méninges pour les exploiter, alors que la fin de la série était déjà programmée.

PBLV était devenu ringard il fallait du changement, la preuve ? La baisse des audiences encore et toujours… Ça alors mais quelle surprise ! On oublie juste dans l'équation que PBLV est l'un des programmes qui a toujours actuellement un beau succès en replay, ce n'est pas moi qui le dit, c'est le CNC. Je peux parler aussi des déprogrammations sauvages ou des semaines entières sans PBLV parce que le sacro saint sport passait en priorité. On a tout subi : le tennis, les JO, l'athlétisme, la natation et j'en passe. France TV avait juré, la main sur le cœur, qu'il n'y aurait plus de déprogrammation de PBLV dès qu'il y aurait la possibilité pour tous de voir le tennis sur France 4. J'en rigole encore (jaune comme la baballe).

Les fans de PBLV ? On se fichait de ce qu'ils pensaient de toute façon, on daignait s'en souvenir uniquement lorsque le compte officiel avait besoin d'eux pour répondre à des sondages dont les résultats n'étaient jamais communiqués. Sinon, juste des emmerdeurs qui passaient leur temps à donner leur avis sans langue de bois, parce qu'on critique bien ce qu'on aime bien, sinon c'est l'indifférence. Tiens au fait on en parle du compte officiel ? Ou plutôt des comptes officiels ? Aucun dialogue entre le site PBLV de France TV et le compte officiel sur les réseaux sociaux. S'il y a un passage qui a été loupé et mérite un "peut mieux faire" c'est bien celui d'internet.

Je pensais naïvement que service public voulait dire au service du public mais non. Nous étions à peine en train de nous demander ce qui arrivait à "notre" série que les ingénieurs, énarques et diplômés d'écoles de commerce prestigieuses étaient déjà en train de plancher sur la mort de PBLV.

 

PBLV était une série où l'on pouvait s'identifier aux personnages, chacun y trouvait son compte, avec un petit plus devenu grand : ces gens finalement bien ordinaires, propriétaires de bar ou d'hôtel, profs ou flics, informaticiens ou cuisiniers, serveurs, électriciens ou avocats, pouvaient faire le grand écart sans problème entre leur métier, des aventures dans leurs vies personnelles et de jolies histoires d'amour dont on avait hâte de voir la suite.

Pendant ce temps, beaucoup se moquaient, critiquaient, assuraient que tous ceux qui regardaient PBLV avaient une tranche de jambon à la place du cerveau, affirmaient que les acteurs jouaient mal… sans avoir jamais suivi aucune intrigue de PBLV évidemment. Mais on s'en foutait bien pas mal. C'était notre série, la toute première lancée juste avant le prime, qui abordait tous les sujets même ceux qui étaient tabous à une heure de grande écoute, et qui réunissait toutes les générations. Les parents regardaient avec leurs enfants, les ados avec leurs grands-parents. Lorsque les enfants grandissaient ils regardaient entre potes. Puis après la diffusion de l'épisode, elle déclenchait des débats parfois houleux en famille ou entre copains.

En ce qui me concerne, je doute fort de m'attacher un jour à un autre soap comme j'étais attachée à PBLV et d'ailleurs je n'en ai plus envie. Cette série m'a accompagnée pendant des années lors de mes déplacements professionnels, lucarne familière de stabilité dans un environnement toujours en mouvement. Je regarde peu la TV et je ne me vois pas gérer l'après PBLV sur France 3 ou une autre chaîne de France TV. Quant aux autres séries en prime que j'aimais bien, ou elles n'existent plus, ou si elles existent encore, elles en sont à la saison de trop, la saison où je laisse tomber par ennui faute de savoir se renouveler. Ciao le service public plutôt au service de ses intérêts propres. Parions que les anciens épisodes et/ou saisons de PBLV vont bien se vendre sur la TNT et à l'étranger, la liquidation de PBLV va permettre de faire des affaires. France TV affirme avoir des tas de séries nouvelles dans les cartons qui vont voir le jour en prime. Ce sera sans moi.

Puisqu'on parle argent, PBLV en rapporta beaucoup pendant des années, mais les assoiffés accros au virus du pouvoir l'ont oublié. Tout comme ils oublieront qu'ils ont flingué PBLV quand ils iront chercher fortune ailleurs dans la poursuite de leurs prestigieux plans de carrière respectifs. Ils étaient de passage et selon la formule consacrée, ils ont obéi aux ordres.

C'est pas perdu puisque tu m'aimes
Un peu moins fort, un peu quand même
J'suis ta solution sans problème
Gadget évident
Mais toi maintenant
Tu veux plus en jouer

Y faut m'garder
Et m'emporter
J'suis pas périssable
J'suis bon à consommer
Te presse pas, tu as tout l'temps
D'aller au cimetière des éléphants

Paroles Eddy Mitchell -  Musique Pierre Papadiamandis

Je n'irai pas revoir le peu de décors qui vont subsister. Je les ai vus comme la ruche qu'ils étaient, avec les tournages, les équipes qui couraient partout, bref la vraie vie, j'aurais l'impression de me retrouver au cimetière des éléphants. Mais pour ceux qui ne les connaissent pas, si vous avez l'occasion allez-y, ne serai-ce que pour voir l'exceptionnelle place du Mistral qui a vu passer tellement de personnages que l'on a aimés un peu, beaucoup, passionnément voire pas du tout pour quelques uns.

 

Tout ceci n'est que mon ressenti personnel évidemment. De la tristesse et beaucoup de regrets.

Le compteur tourne encore, mais les fans que l'on a fait fuir ne reviendront pas, la marguerite est effeuillée tous ses pétales ont été arrachés, au revoir PBLV.

@PatouStVictor 11/10/2022 

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :